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Création de "Forme-moi"

"Forme-moi" est un spectacle de marionnettes et figures en sable kinétique de la Cie La Turbine-Pertrin. 

 

"Le projet est né il y a trois ans d'une recherche autour du sable kinétique. En 3 ans nous avons soigneusement construit une narration sans paroles, une fiction dont les images sont adressées aux petits aussi bien qu'aux grands. Le sable est devenu un personnage en mouvement constant qui se forme et se déforme devant nos yeux. Puis d'autres marionnettes et personnages humains l'ont rejoint. 

Je me suis servie de la marionnette, du théâtre de la matière et du clown pour parler de l'envionnement. Explorer nos options de rebondissement et résilience face aux problèmes du climat, tout en gardant tout cela dans le genre de la fiction. Une Terre du futur (ou une autre planète), peuplée d'humains qui doivent faire face à leur manque de ressources. Un petit pingouin qu'ils ont sauvé va les sauver à son tour de leur impasse, en leur ouvrant une nouvelle voie... Projet qui tiendra, j'espère, le spectateur en haleine et lui parlera sans sérieux de sujets sérieusement importants." Milena Milanova

Le projet « Forme-moi » est une recherche dramaturgique et esthétique autour du thème de la résilience.

A titre égal avec la marionnette et le jeu d’acteur, nous avons choisi de travailler avec un matériau brut. C’est le sable kinétique, composé de sable très fin et de silicone. Il a la capacité d’être solide et sculptable, mais laissé au repos ne garde pas la forme qui lui a été donnée. Il se met en mouvement avec sa propre dynamique et « vie » pour se reposer au sol et investir l’espace en s’étalant. Quoi qu’on en fasse, il revient à sa forme initiale. C’est un matériau extrêmement résilient.

En physique comme en psychologie, «résilience» est un terme qui qualifie la capacité d’un objet/sujet à reprendre sa forme initiale ou guérir après avoir subi une déformation ou un choc.

 

« La résilience » est en physique un terme qui qualifie la capacité d’un objet à reprendre sa forme initiale après avoir subi une déformation ou un choc. Ce terme est repris par la psychologie et relate de notre capacité à rebondir après avoir subi une agression, un moment difficile, une tragédie.

J’ai donc choisi dans la forme comme dans le contenu ce thème, essentiellement marionnettique par ses possibles lectures entre mouvement naturel et manipulé, choix libre et conditionné. 

J’ai décidé de parler de l’humain dans une situation extrême, qui l’oblige soit de trouver un moyen pour survivre, même s’il a peu de chances, soit de renoncer à la vie. La narration achemine une mobilisation des personnages qui sont au début concentrés dans leur petit monde, enfermés dans un immeuble isolé des intempéries, alors que leur cadre de vie naturel est détruit et sans moyen d’être rétabli. Ce sont les derniers humains, qui ont subi une « dématérialisation » de leur milieu naturel : le désert a envahi quasiment toute la terre et le sable, comme un être intelligeant, est en train de s’expandre immuablement. Face à cette menace, les humains se sont enfermés dans des immeubles en polystyrène – le seul matériau qui reste en abondance sur Terre. Rassemblés dans ces espaces de sécurité illusoire, entourés de technologie, nourriture artificielle, ils se rassurent en regardant la télévision. La prolongation in vitro de l’espèce pingouin dans un laboratoire est leur exaltante distraction.

La vie de cette bête mignonne transmise en direct leur donne la sensation qu’ils assistent à la résolution de leur problème qui est beaucoup plus grave. Le pingouin et le chef opérateur qui va le suivre partout sont nos deux de nos trois personnages principaux. L’humain qui a perdu ses reflexes va-t-il se résoudre à agir en observant un animal braver une double menace : celle de la nature et celle de la violence de l’humain. Le troisième personnage est le sable – l’élément qui a envahi la Terre. Métaphore poussée à l’extrême de notre société contemporaine, « Forme-moi » essaie de déceler un point névralgique – celui de voir l’image globale, au lieu de se dire que par exemple en lisant des articles, nous contribuons à un problème.

Troublés, qu’est-ce qu’on se dit dans ces moments critiques, ces transitions qui nous font sentir vivants et mourants à la fois, comment agit-on ? A la limite entre la stabilité (la confiance en soi, la forme définie et confortable) et l’instable (la chute, la parte de repères, la déformation, entrer dans un moule qui n’est pas à sa taille) que fait-on ? Notre existence nous happe dans cette contradiction et fait naître ce changement palpable, douloureux, beau et impitoyable. Il faut accepter, choisir, s’accommoder, changer, continuer, persévérer. Qu’est-ce qu’on se dit, par quoi on passe pour devenir un être qui résiste, se ravise et qui reprend.

"Forme-moi" est le troisième projet de spectacle de marionnettes que je porte. Le travail sur les matières brutes est en son centre. C'est aussi une création qui s'inscrit à une place charnière dans mon parcours : une mise en scène de plusieurs comédiens, après avoir crée et porté entièrement deux solos.

Mon premier projet, "Nikotine" est un spectacle tout public, adaptation "Des méfaits du tabac" d’A. Tchekhov. J'ai eu la chance de le jouer dans 9 pays en 4 langues et de gagner plusieurs prix avec. Le deuxième projet, "Glace", est un solo pour enfants avec des marionnettes en glace qui a été joué au programme IN du FMTM de Charleville-Mézières, au musée Gadagne à Lyon et qui tourne en ce moment en Essonne. La profession m'a aussi amenée à mettre en scène des marionnettistes pour des compagnies dans de petites formes : "L'enfant invisible", "Le jubliée" de Tchekhov, "Songe d'une nuit d'été" de Shakespeare.

 

Ligne directrice de mon parcours professionnel, le travail avec des matériaux bruts a très souvent été présent dans les projets auxquels j’ai joué. J'ai travaillé aves les matériaux : scotch, élastiques, lumière, plastique, glace, sable, vapeur, papier pour les cies : La Magouille, Furiosa, Atelier 313, Théâtre de Stara Zagora - Bulgarie.

 

Mêlant marionnette et théâtre de la matière, "Forme-moi" continue le travail autour des matériaux bruts : sable kinétique, polystyrène, plumes, mousse de savon. Cette recherche d'images est renforcée par une dramaturgie sans paroles et un propos pour public adulte à partir de 15 ans.

 

La direction d'acteurs a toujours été une passion pour moi et aujourd’hui je relève un défi en m’y engageant dans mon propre projet. Les réalités de l’intermittence mettent les contraintes de jongler avec les plannings et de gérer une partie financière et administrative qui deviennent plus importantes qu’avant. Ce sont deux aspects pour lesquels j’espère très fort être aidée pour pouvoir mener mon projet dans de bonnes conditions.

Erwin Toul,

 

artiste d'une grande polyvalence et générosité, a dans ce spectacle le triple rôle de compositeur, acteur et musicien.

 

Vous pouvez découvrir son travail sur le site:

erwintoul.wixsite.com/accueil 

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